La peur est le grand thème de ce spectacle. Déjà parce qu’elle est à l’origine de toute cette aventure. En effet, Diane Segard a créé sa ribambelle de personnages désormais populaires sur les réseaux sociaux dans un moment de sa carrière où, séparée géographiquement de sa troupe de théâtre et des opportunités professionnelles, elle a eu peur de ne plus jamais jouer.
Ils ont été sa parade. Lorsqu’il a fallu réfléchir à un spectacle qui les réunirait, le point commun évident à tous a été la peur. Le thème est donc lancé dès le début du spectacle avec cette supposée non entrée en scène de Diane qui a peur. Là encore, en parade au trac, c’est eux qu’elle envoie sur scène.
Les interventions de Fabienne ; La maman de Garance ; Elo du crédit A, Stéphanie de l’Ehpad des glaïeuls et les autres (gravitants autour du théâtre et dans le public) vont venir commenter avec empathie ou critique cette non entrée en scène.
Diane exprime ainsi ses peurs personnelles à travers leurs commentaires mais chacun va aussi confier ou donner à voir ses propres peurs.Ce procédé forme un cercle vertueux qui rend hommage à la saveur de l’être humain névrosé, à l’hilarante tragédie quotidienne d’être soi mais aussi au jeu et au théâtre.
C’est également un moyen d’offrir une rédemption à ces personnages connus, une explication à leurs comportements qui nous font tant rire.Ce spectacle est une déclaration d’amour aux gens à côté de la plaque, qui nous console d’être au fond tous de grands peureux qui essayons quand même de nous dépatouiller avec la vie et c’est déjà bien. Le titre Parades fait la part belle à l’ambivalence du propos.
Il peut évoquer le fait de parer quelque chose mais également un comportement ostentatoire, le fait de parader. Ainsi le spectacle, aux codes et références assez pop (car l’excessif et le kitch agissent tel un refuge amusant et rassurant) met en lumière ces bizarreries, ces « parades » savoureuses à observer que chacun met en place face à la peur. Il est en lui-même une parade à la peur de Diane et une parade tout court.
Rire de tout ça est une parade à la fatalité.Enfin « Parades » était un titre plus positif que « Peurs », que nos peurs ne nous empêchent jamais d’essayer de parader. Bon spectacle.